Tinder en Inde

Je me souviens du premier café que j’ai pris avec l’amie d’amis d’amis à Bombay. Vous vous en souviendrez peut-être aussi en jetant un œil ici ou ici.

C’est une jeune femme tout à fait charmante, à la tête bien faite et bien pleine. Mais qui soupire en serrant ses mains sur son cœur, car je vous le donne en mille : elle cherche l’amour. Ou le mariage. Mais est-ce que ça ne revient pas un peu au même ? Pensez « Paul et Virginie ». Et maintenant posez un filtre XXIème siècle.

C’est précisément ce qui se passe en Inde : un paquet de meufs cherchent le big love, un paquets de mecs veulent plus ou moins la même chose, le tout dans le cadre du mariage, et ça représente un tel phénomène, un tel marché en fait, que bon nombre d’applications et autres services explosent.

Tinder a un succès relativement mitigé par rapport à ce qu’il est devenu en Europe. Mais il y a plusieurs problèmes avec Tinder : les gros lourds qui ne sont pas là pour le « serious dating » (lol), les filles qui ne répondent pas aux messages des gros lourds, les gens qui ne gèrent pas leur profil eux-mêmes…

Du coup les développeurs se sont penchés sur une version « à l’indienne » de Tinder, et ça donne un paquet d’applications avec moult filtres, et girl power. Il y en a une par exemple qui s’appelle très humblement « Thrill » où seules les femmes peuvent commencer une conversation – tout à fait le genre de profil féminin recherché par bon nombre d’hommes indiens bien connus pour leur progressisme et leur passion pour les femmes leaders et engagées. Thrill aurait quand même été téléchargé environ 10 000 fois… Ce qui n’est pas tout à fait dingue par rapport aux chiffres que peut permettre d’atteindre le marché indien.

Bref… pour finir je ne saurais que trop vous conseiller cette charmante vidéo qui montre bien quels sont les enjeux pour Tinder en Inde :

Je vous rassure : Grindr a aussi sa petite popularité en Inde… Avec sûrement le même genre de problèmes…

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Tumblr et Feminisme

J’ai découvert sur le très bon site Scroll l’existence d’une artiste, Aarthi Parthasarathy, qui fait des BD à partir de dessins traditionnels qui s’appellent les “miniatures mughal” (-école mogole donc – non parce que je croyais que mughal c’était le nom d’un curry avec de la viande mais visiblement non…) : 1416187878-359_1 Et je viens de lire un article à propos d’une initiative similaire (ah, “l’air du temps“!): le journaliste Samanth Subramanian -une sorte de super smart kid qui a ses entrées au New Yorker entre autres- vient de mettre en ligne un tumblr appelé “Ravi Varma’s Women” – là encore des peintures classiques sous-titrées de façon “contemporaine”.

Assez drôle mais peut-être pas autant que la source d’inspiration du journaliste: un projet californien mis en ligne sous l’éloquent titre “Women rejecting marriage proposals in western art History“.

Bref je vous donne un peu de billes pour glander au bureau cet après-midi…

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Faire son bonhomme de chemin

L’autre soir j’ai croisé un jeune journaliste français. Il fait un tour du monde. C’est super, il est bien content… mais il y a “une pierre dans son jardin“*: comme plein de jeunes journalistes français, il trouve que ce n’est pas super facile de travailler autrement qu’en faisant autre chose que du journalisme. Jusqu’ici rien de très original. Je lui ai donné tous les trucs qui fonctionnaient pour moi, et je reste cependant convaincue que tout dépend du “déclic“**, du moment où on sait qu’on est journaliste, et que c’est la seule direction dans laquelle aller. Même si Maître Raffarin le dit très bien: “notre route est droite mais la pente est forte“***. Entre les médias qui sont en crise ET qui se ré-inventent, l’explosion des modèles et des références journalistiques, la mort des héros, la bombe atomique, l’histoire du plug anal, et tout ça… Bref: dur dur d’être un journaliste.

Souvent on est hyper innhibé par des gens qui croyant bien faire donne des conseils qui finissent par résonner une peu “tu-vas-t’en-sortir-moi-par-exemple-c’est-vraiment-derrière-moi-je-suis-trop-trop-trop-trop-successful-maintenant-et-tout-est-facile“, ce qui est hautement contre productif. Et je ne parle des journalistes en CDI qui ne t’encouragent carrément pas en parlant de ta carrière comme “il/elle fait ses petits trucs sympas/pointus, et il/elle est content(e)” -à peu près le meilleur moyen de briser l’élan du pigiste précaire.

Je n’ai aucune envie de compter les points, de savoir pourquoi les CDIstes (ou du moins les non-précaires) font ça; et même si savoir pourquoi notre manque de confiance en nous est une force d’inertie quasi-imbattable me plairait bien, ce sera pour une prochaine fois.

En revanche, j’ai trouvé hier une vidéo à regarder pour relativiser le Sort si jamais quelqu’un pour qui tout fonctionne (et tant mieux pour lui!) déprime quelqu’un qui galère – et après la vidéo, on peut même hurler comme un forcené que le monde est vain et que c’est la guerre psychologique des mots :

 

*Courtesy of “Les expressions de l’amicale des profs d’allemand retraitées”

**Autant dire que c’est presque de la magie…

*** Je suis certaine qu’il parlait du monde des médias.

NB: Je soupçonne fortement Raffarin d’être l’auteur de cette vidéo.

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Junk & Flash

Ce weekend en passant près d’une église de mon quartier j’ai remarqué un petit bureau derrière la sacristie. C’est le bureau d’un conseiller en addictologie. En dehors de cette proximité entre la foi et la drogue, ce que je remarque surtout c’est que les drogués qui sont sur la plaquette d’informations scotchée à la porte sont tous… caucasiens.

CRouveyrolles

Arrière homme blanc !?

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