Sing, sing, sing

J’ai oublié de vous le raconter mais l’autre jour j’étais sur un plateau de Bollywood* (encore !) et c’était absolument dingue parce qu’ils tournaient une scène de chanson pour un film.

C’était la quintessence du cinéma indien typique en cinq minutes… Pleins de gens qui dansent et qui chantent avec plein de couleurs criardes partout : j’ai trouvé que ça tenait du génie tant ça ressemblait exactement à l’image que je m’en faisais.

Comme j’étais là pour une interview, je me suis faite toute petite et je n’ai pas osé prendre de photos (il y avait une équipe de tournage indienne autour de moi, c’est-à-dire vraiment beaucoup de monde, et la discrétion aurait été très difficile à assurer).

 

(*) Bon en fait je dis ça histoire de placer le mot Bollywood, mais en vrai c’est comme dire « un plateau de Hollywood » quand on y vit à Los Angeles, c’est un peu débile…

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L’enfant roi

En rentrant à l’école de journalisme, le travail de recherche académique m’a un peu manqué… Je me disais que si un jour je reprenais mes études, je plancherais bien sur une problématique des trente glorieuses (comme tous les sujets de thèse résumés, ça aurait pu donner : « Les Francs-Maçons dans les Trente Glorieuses » autant que « L’électroménager dans la France des années 60 »: du fun, du fun, du fun).

Comme des tas de gens, je trouve cette époque passionnante : euphorie et consumérisme, libéralisation et libération, création et abrutissement… Il y a un peu de nostalgie, mais je crois qu’il y a surtout une forme de fascination pour le côté « avance rapide ».

Je retrouve l’élément « vitesse grand V* » à Bombay, où « tout-va-vite-c’est-fou-l’energie-des-gens-dans-cette-ville-bullshit-bullshit-bullshit » ça grouille de partout certes, mais surtout, un nouveau truc est inventé tous les jours. La mode change très vite. Les canons sociétaux sont en pleine mutation, pour de vrai : hier on n’imaginait pas qu’une jeune femme puisse vivre seule, aujourd’hui on loue des apparts à de jeunes indiennes sans (trop) se poser de questions. Evidemment, il faut relativiser ces évolutions rapides de la société : parfois elles sont vraies pour une certaine partie de la population, parfois seulement dans les villes, voire dans certains quartiers de certaines villes (donc en fait ça concerne cinq personnes finalement mais bon, ça dit quelquechose quand même, non?).

Il reste que les choses changent vite : par exemple, c’est le tout début du street art dans le pays. Pour la première fois en fait, il y a une véritable contre-culture, dans la rue, qui se forme en Inde, avec des références cosmopolites mais principalement indiennes. C’est une sorte de Movida indienne en gros, dont l’émergence d’une culture street art (parce que le street art ça existe depuis Lascaux) fait partie.

Bon ça, c’est un exemple. Un autre exemple, « socio-démographique » s’il en est, c’est ce papier.

Quand je pense que quand j’étais petite, j’avais un jeu qui représentait des familles du monde entier, et la famille indienne c’était une ribambelle d’enfants qui travaillaient (au lieu d’aller à l’école : trop de chance les mecs)… ce genre de papier me fait sourire.

Même s’il y a encore des milliers d’enfants des rues à Bombay, de très jeunes personnes qui travaillent dans des usines pourries, de parents qui pensent que le « female foeticide » (avortement sélectif) n’est pas une mauvaise chose, ou simplement qu’à moins de trois enfants, on ne peut pas parler de fratrie, les choses changent en profondeur.

 

*Oh la richesse du monde des synonymes!

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